L’ancien gardien de but du FC Nantes, Mickaël Landreau, accueille samedi après-midi son successeur chez les Canaris, Fabien Barthez. Duel de titans et choc des générations en perspective. Entre le PSG et le FC Nantes, les deux cadors aux abois de ce championnat, ce ne sera pas qu’une histoire de points. Ce sera aussi une histoire de poings. Mickaël Landreau, 27 ans, international A, 367 matchs en L1, gardien de but du PSG, alias “l’enfant chéri de la Beaujoire” affrontera Fabien Barthez, 35 ans, ex-international A, 322 matchs en L1, gardien de but du FCNA, surnommé “Le Divin chauve”. Un duel à distance où tous les coups d’éclat seront permis et qui devrait valoir le détour. Une vraie opposition de styles, entre un Barthez qui sent le jeu et un Landreau qui “sait” le jeu. Entre le show instinctif et le talent contrôlé. Et peut-être aussi, vu de Nantes aujourd’hui, une opposition entre la tradition et la modernité, avec Landreau en représentant de l’ancienne école, de la formation maison et de l’éclosion programmée, et Barthez en symbole du recrutement paillettes, de la politique d’urgence et de la dernière chance. C’est un peu les FC Nantes d’hier et d’aujourd’hui qui se retrouveront condensés dans ce match de gardiens, qui tous deux, en leaders discret ou affirmé, cristallisent, en cette période trouble, les espoirs de maintien de leurs camp respectif. De cet échange de coups, c’est presque écrit, un seul devrait se relever. Le PSG de Landreau a les faveurs de la pesée. Alors attention au KO.
Mickaël LANDREAUExpérience : 8/10En rejoignant le PSG en juin dernier, il s’attendait certainement à autre chose, lui qui affirmait quitter Nantes en quête d’un challenge sportif supérieur. Finalement, il se retrouve à jouer, comme le FCNA, le maintien, très loin de ses ambitions initiales. Pour autant, il a conservé son rang dans la hiérarchie nationale des gardiens, derrière Grégory Coupet, et même poursuivi sa progression, obligé de gérer une pression et des obligations nouvelles dans un club autrement plus exposé.
Importance sur le terrain : 9/10Cette saison, il n’a strictement rien laissé à sa doublure, Jérôme Alonzo. Même pas des miettes. Titulaire en championnat comme pour les différentes coupes que le PSG a eu à disputer (UEFA, Coupe de France et Coupe de la Ligue), l’ancien Canari a tout enchaîné. Si ses premiers mois sous le maillot parisien furent sans éclat particulier, il s’est définitivement réveillé et révélé l’automne venu, multipliant les sauvetages décisifs. Une belle montée en puissance qui fait aujourd’hui de lui le Parisien le plus régulier.
Importance dans le vestiaire : 7/10Quelques semaines après avoir célébré en grande pompe ses adieux au FC Nantes, l’ex-capitaine des Canaris a fait son entrée dans le groupe parisien sur la pointe des pieds. Désireux de ne pas trop en faire, sur un terrain pas encore conquis, il a préféré se la jouer discret et a pris le temps de s’installer, de se faire connaître. D’un naturel ouvert et disponible, il n’a cependant pas tardé à se faire accepter. Apprécié par ses nouveaux coéquipiers, il a vu son influence grandir en même temps qu’il alignait les grosses prestations.
Avenir : 8/10A bientôt 28 ans, sa carrière avance à un rythme sûr. Après dix années de professionnalisme au FCNA, il a mis sa déjà solide réputation à l’épreuve d’un grand club hexagonal en signant au PSG. Un pari qu’il est en train de réussir et qu’il veut confirmer avant de songer peut-être à d’autres destinations européennes, lui qui n’a jamais manqué de sollicitations depuis ses débuts. Son affirmation en Bleu fait par ailleurs de lui le successeur attitré de Coupet, son expérience lui permettant a priori de contenir la nouvelle génération de gardiens français.
Fabien BARTHEZExpérience : 10/10Il n’a plus grand-chose à prouver. C’est d’ailleurs uniquement pour le plaisir du jeu qu’il a choisi de sortir de sa paisible retraite, en décembre dernier, pour donner un coup de main aux Canaris. Son parcours et son palmarès parlent pour lui : le champion du monde et d’Europe a pratiquement tout gagné en club, de la prestigieuse Ligue des Champions jusqu’aux championnats de L1 et la Premier League. Seule la Coupe de France manque à son CV. Barthez a tout vu. Tout sauf une relégation. Ça se précise.
Importance sur le terrain : 8/10Faire un procès au joueur serait une injustice. S’il a connu la faillite collective face à Valenciennes (2-5) et individuelle face à Sedan (0-1), il n’a globalement pas déçu. Comparé à ses prédécesseurs cette saison, il n’y a pas photo. Il s’est rapidement imposé en guide de défense, rassurant par ses conseils, motivant par son goût du jeu et souvent déterminant par ses parades. Dans une équipe en pleine déconfiture, ce n’est pas toujours suffisant mais ça permet d’espérer. Avec lui, le FC Nantes dispose d’une vraie sécurité.
Importance dans le vestiaire : 7/10Son statut et son aura lui ont conféré quasi automatiquement un poids majeur dans un vestiaire dans l’ensemble assez jeune. Ses mots ont une certaine résonance, tout comme ses actes, pour le meilleur et pour le pire. S’il aime transmettre son savoir et orienter ses coéquipiers les moins expérimentés, il s’est aussi quelquefois illustré par ses coups de sang, quittant prématurément une séance d’entraînement et même un match. Un comportement pas franchement professionnel qui finirait par irriter certains cadres de l’équipe.
Avenir : 5/10Il a mis les choses au clair : en cas de descente du FC Nantes en L2, il ne s’attardera pas sur les bords de l’Erdre. Il ne s’est engagé que pour une durée de six mois, avec une option pour une année supplémentaire, et cherchera un dernier challenge à la hauteur de ses envies si ses jambes continuent de le porter. Ou alors il raccrochera, sans regret (ce n’est pas son style), mais avec l’amère impression d’avoir fini en queue de poisson. Mais on n’en est pas encore là. Son avenir le plus sûr, c’est le dernier sprint de la L1 avec Nantes.
CONCLUSION> LANDREAU : 32
> BARTHEZ : 30
Après des années dans l’ombre du “Divin chauve”, Landreau a enfin pris le meilleur sur Barthez. Son transfert de Nantes au Paris Saint-Germain, club ultra médiatisé, et le déclin du champion du monde 1998 expliquent en partie ce passage de témoin. Le rendez-vous de samedi confirmera-t-il cette tendance ?
Source : Football365